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Jonathan Littell - Une vieille histoire
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La cabane était nichée sous de hauts arbres bien espacés, au cœur d'une belle forêt où une lumière vibrante jouait sur les buissons et les bruyères du sous-bois. Une sorte de chemin s'enfonçait entre les arbres, j'avais l'impression que des ges étaient passés par là autrefois, et je le suivis. Un peu plus loin, je débouchai sur une rivière. C'était une très grande rivière, un fleuve plutôt avec un courant lent et paresseux, beaucoup trop large pour être traversée à la nage. Les arbres arrivaient presque jusqu'à la berge couverte de sable et jetaient sur l'eau des reflets déformés par les petits remous. J'enlevai mes baskets et mes chaussettes, roulai mon pantalon de survêtement jusqu'aux genoux, et fis quelques pas dans l'eau, agitant mes doigts de pied dans la vase toute fine du fond, douce comme du velours. Jonathan Littell - Une vieille histoire - Nouvelle version - chapitre V - 2018- ed. Gallimard. |